Quand vous dites aux gens que vous dirigez une entreprise on vous prend rarement au sérieux. Pour certains restés à l'époque de dinosaures, une femme n'était pas capable d'être patronne de quoi que ce soit et devait rester à sa place, à savoir dans la cuisine. Mais c'était mal me connaître. Je ne suis clairement pas le genre de femmes à rester là sans rien faire et à me laisser insulter par un homme dont la calvitie était aussi importante que sa panse à bière. - J'ai beau m'être déshabillée, j'ai tout de même un certain standing... Et ce standing est de rester habillée face à homme comme vous. Lui dis-je seulement alors qu'il était là assis au bar en me regardant comme ci j'étais la plus grosse p*** de l'univers. Certes je me suis prostituée mais ça fait partie de mon passé et je n’ai pas besoin qu’on me le rappelle toute les dix secondes. - Vous êtes sexy mais votre place à votre âge n'est plus ici. Je le regardais en souriant. Je n'ai que quarante et un ans, je suis loin d'être à la retraite et grabataire. - Et vous vous devriez aller voir ailleurs... De toute façon j'ai l'impression que vous serez bientôt mort au vu de votre consommation. Lui dis-je en souriant avant de retourner vaquer à mes occupations, gardant toujours un oeil sur les filles sur la scène. Au loin, j'aperçus Felipe, mon chef de la sécurité en qui j'ai toue confiance. Lui aussi à l'oeil partout et n'hésite jamais à donner ou même prendre des coups pour nous défendre. L'homme qui m'insultait dans MON bar revint vers moi, le pas chancelant. Je le regardais et d'un coup je le vois avancer sa grosse main vers moi et me toucher, je le repousse mais il insiste. - FELIX! Criais-je alors.

@Felipe J. Contreras

Cela faisait déjà un moment que Felipe travaillait pour Mariela (ou à ses côtés car elle ne lui donnait pas toujours l’impression d’être un employé mais de travailler avec elle) et il devait bien avouer qu’il aimait beaucoup être ici. Lui qui avait été gardien de prison à une époque appréciait le fait d’avoir un travail qui ressemblait à son précédent. Felipe avait toujours aimé l’autorité jusqu’à ce que lui même enfreigne les règles et devienne ce qu’on appelle communément un criminel. Après sa sortie de prison il avait pensé ne plus jamais pouvoir faire un métier important mais c’était sans compter sur l’ex compagnon de Mariela et elle-même qui avaient décidés de l’engager malgré son passé. Sa patronne s’en fichait pas mal, tout ce qu’elle désirait était quelqu’un qui sache faire son travail correctement et heureusement pour Felipe, c’était le cas. Il ne laissait jamais rien passer et avait l’œil partout, comme ce soir face un homme qui cherchait à agresser Mariela. Alors qu’elle avait crié après lui, Felipe s’était déjà mis en route et sans rien dire attrapa le client par son col de chemise et le projeta violemment en arrière avant de lui mettre son poing dans la gueule. Il le souleva et l’entraîna vers la sortie comme un vulgaire sac à pommes de terre. - Ne remet JAMAIS les pieds ici espère d’enflure. Cria-t-il avant de le suivre du regard jusqu’à ce qu’il soit définitivement parti du bar. Felipe retourna ensuite près de Mariela. - Ca va patronne ? Demanda-t-il en posant une main sur son épaule afin de l’entraîner plus à l’écart. Il savait que Mariela était une femme forte et qui lui en fallait plus pour être traumatisée mais tout de même, le chilien voulait s’assurer qu’elle aille bien.

@Mariela Solano

J'avais grandi dans une grande famille et on m'avait toujours appris à me défendre mais pas par la violence, non dans ma famille c'était plutôt avec les mots et de "la boca" j'en ai. Voilà donc pourquoi il était hors de question que je me laisse faire par un homme qui semblait avoir l'esprit fermé et qui n'avait pas appris à respecter une femme à sa juste valeur et ce quelque soit le métier qu'elle exerce. A quel moment cet homme avait-il décidé que oui il avait le droit de tout faire juste parce que j'étais une ancienne prostituée et que je tenais aujourd'hui un bar dans lequel les filles se dénudaient? A quel moment s'était-il dit que j'accepterais ça? Impossible pour moi de me laisser insulter dans mon bar. Il n'avait pas du apprécier mon comportement et il était revenu vers moi pour me toucher, me frapper peut-être mais je sus quoi faire et Felipe arriva rapidement pour s'occuper de son cas. Je regardais la scène mi effarée mi amusée. L'homme l'avait cherché et je n'allais pas le plaindre. - Ca va. Répondis-je en souriant. Felipe était l'homme idéal pour s'occuper de la sécurité. C'était un ancien gardien de prison et il n'avait pas peur de se salir les mains et moi comme les filles on se sentait pleinement en sécurité grâce à lui. - Merci. Je sais que je te le dis à chaque fois que tu nous aides mais vraiment, je ne sais pas ce qu'on ferait sans toi.

@Felipe J. Contreras

Si il y a bien une chose que Felipe n'avait pas c'était de la patience. Il essayait toujours de laisser Mariela gérer seule, c'était ce qu'elle avait exigé en l'engageant. Cela dit, dès qu'il avait vu la scène il avait eu envie de sauter sur le gars et de lui arracher les yeux pour le punir de son comportement de salaud. Il avait attendu mais avait dégainé les poings aussi vite qu'il ne faut pour le dire dès que Mariela avait appelé son nom. Il n'aimait pas les hommes qui se comportaient avec les femmes comme des animaux sauvages. Il les méprisaient et il le fit comprendre. Le jeter dehors comme la loque qu'il est avait été salvateur. Felipe était revenu auprès de sa patronne pour s'assurer qu'elle aille bien, même si il savait que c'était le cas. Mariela est une femme avec un fort caractère et il ne l'avait jamais vue pleurer en y pensant. - Je te l'ai déjà dit, il n'y a pas besoin de me dire merci. Je fais ce pourquoi tu m'as engagé Mariela. Il avait mis longtemps avant de la tutoyer mais il avait fini par le faire. Ils avaient une relation qui allait au delà de patron/employé sans pour autant que cela soit ambigu. Ils se respectent, c'est tout. - Tu risques d'avoir une marque sur le bras à cause de lui. Avait dit Felipe en secouant la tête. - Je peux avoir un verre?

@Mariela Solano